jeudi 12 juin 2008

Les "camel races" sont une activité très répandue au Qatar, et plus généralement dans tout le Golfe Persique. C'est un des sports les plus populaires du Middle East.

Les dromadaires (pas de chameaux ici) étaient, au temps des Bedouins, utilisés pour le transport des vivres. Aujourd'hui, ce sont toujours de précieuses bêtes, mais pour le plaisir plus que par nécessité.


Les courses se situent à Al Sheehaniya, à peu près au milieu du Qatar, de Octobre à Mai. Cependant les courses les plus importantes ont lieu en Mars et Avril.
Autrefois, les cavaliers étaient des enfants pour leur petite taille et leur poids léger. Maintenant, ils utilisent des robots, sauf pour l'échauffement (photo ci-dessus).

Les robots utilisés sont de petits robots munis d'un haut-parleur et d'une cravache. Ils sont positionnés, et bien attachés, juste en arrière de la bosse.

















Au départ, tous les participants sont derrière une barrière, avec un boy par animal. Lorsqu'elle est levée, les boys tirent leur dromadaire pour qu'il s'élance dans une course effrénée avec ses copains.
C'est plutôt rigolo à voir! Certains dromadaires n'ont pas compris les règles du jeu ou ne veulent pas se fatiguer, si bien qu'ils font demi-tour. D'autres emportent leur boy qui se retrouve allongé dans la terre à se faire marcher dessus. Mais pas d'accident!

La course se déroule sur un circuit. Il y a en réalité 2 courses. Celle des dromadaires et celle des voitures, avec les propriétaires dedans, munis d'un émetteur et d'une télécommande. Ils stimulent leur champion en vociférant des "yalah yalah!!!" et en activant la cravache.
Le départ est un peu dangereux, mais par la suite, ça se calme!

A l'arrivée, chaque boy récupère son dromadaire, le ramène dans sa maison, et prépare le suivant pour la course suivante. Car les courses s'enchaînent pendant plusieurs heures.

C'est assez marrant! Un dromadaire lancé au galop n'a pas franchement la même élégance qu'un cheval... Mais il a une certaine classe qui lui est propre!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh oui!!! c'est trop drôle!! Il faut absolument que je vienne voir ça!! "yallah yallah!!" ahahaha!! ils sont fous ces gens!!

Anonyme a dit…

Marie, tu es la bienvenue, avec ton homme si tu veux.

Mais pour les chameaux, faut viser juste, car il y a une saison (c'est comme une saison de formule 1, mais en beaucoup plus court et sans pit's babes)

En gros çà dure 10 jours à 2 semaines et faut viser avril ...

Tim
Réparateur de dromadaires volants

Anonyme a dit…

Reportage
Qatar, l'émirat non aligné
LE MONDE | 18.06.08 | 14h56 • Mis à jour le 18.06.08 | 14h56
DOHA ENVOYÉ SPÉCIAL


heikh Hassan est un artiste. Peintre, photographe et même collectionneur. Dans la maison où il reçoit à Doha (pas celle où il réside), le cousin de l'émir du Qatar a étalé ses plus belles armes anciennes dans des vitrines de la salle à manger. Dans un salon cossu, il a installé un tableau dont il est l'auteur, une oeuvre abstraite. "Quand j'ai commencé à faire des choses comme ça, dans les années 1990, les gens d'ici ne comprenaient pas, sourit-il. Aujourd'hui, ils achètent ce genre d'oeuvres d'art."


A 46 ans, Cheikh Hassan est aussi conseiller culturel de la Qatar Foundation, une richissime institution, et vice-président de la Qatarian Museum Authority. Proche du pouvoir, il loue évidemment la politique culturelle de son pays : "Le gouvernement a décidé de consacrer une partie de nos richesses à l'éducation et à la culture pour préparer l'avenir. C'est une expérience, on espère que ce sera une réussite." Et pas une expérience pour appâter les touristes - d'ailleurs absents dans la fournaise de Doha : "Le tourisme, c'est à Dubaï."

Le Qatar ne veut surtout pas être assimilé à l'émirat voisin, à ses exubérances impies. Grand comme deux départements français, ce petit Etat fondé en 1971 veut au contraire affirmer sa singularité de "non aligné" du monde arabe, notamment vis-à-vis de ses encombrants voisins, l'Arabie saoudite et l'Iran. Il voudrait aussi montrer à la planète que les monarchies pétrolières du Golfe ne sont pas vouées à gaspiller la manne des hydrocarbures, qu'elles savent anticiper l'avenir, prévoir la vie après les pétrodollars. "Quelque chose ne va pas au Moyen-Orient, il y a de graves problèmes, il faut en finir", dit Cheikh Hassan. On dit souvent que Singapour est un modèle de développement pour le Qatar. Lui préfère le Japon ou la Corée du Sud, "des pays éloignés de tout et partis de rien".

Les moyens sont à la hauteur des ambitions. Ici, dans ce micro-Etat riche à milliards de ses réserves en hydrocarbures, choc pétrolier se dit "boom pétrolier". Le PIB par habitant a connu une très forte hausse ces derniers mois et est devenu l'un des plus élevés au monde. Le budget de l'Etat, déjà confortable, est sans cesse revu à la hausse, et les projets avec. Le budget de la Qatar Foundation n'est pas public. Seul ordre de grandeur connu, le montant de son investissement dans le futur Centre de recherche médicale qui devrait ouvrir en 2011 : 7,9 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros), selon l'un des 2 000 employés de la fondation.

L'institution abrite déjà un vaste complexe universitaire, Education City, qui a attiré quatre grandes universités américaines, un centre hospitalier, une bibliothèque, un immense complexe sportif, etc. Après l'éducation, la santé et le sport, elle déploie ses immenses moyens dans le secteur de la culture, avec un mot d'ordre très politique, suggéré par le couple royal, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani et Cheikha Mozah : promouvoir le mélange des cultures.

Un magnifique Musée des arts islamiques, conçu par les architectes américain Ieoh Ming Pei et français Jean-Michel Wilmotte, est en voie d'achèvement. La première exposition, que personne ne pourra voir avant l'émir, le 22 novembre, est intitulée "Au-delà des frontières, l'art islamique à travers les cultures".

Une Symphonie du Qatar a été conçue par le compositeur irakien Salem Abdul-Salem, sur commande de la fondation. Son but : raconter l'histoire d'un pays arabe avec des instruments européens. A la future académie de musique, le directeur, Issam El-Mallah, envisage son travail comme "un moyen positif de transmettre la globalisation, à travers l'apprentissage". Et l'Allemand Kurt Meister, directeur de l'orchestre symphonique en cours de constitution, veut concevoir des spectacles capables de "mélanger percussions arabes et musique classique européenne".

Cet orchestre a été formé à grande vitesse après des auditions dans plusieurs villes d'Europe et au Caire ; 3 200 musiciens venant de 72 pays ont fait acte de candidatures. Tous veulent "essayer quelque chose de nouveau", selon M. Meister. L'ancien directeur de l'Orchestre de l'Opéra d'Etat de Bavière en a sélectionné 101. Ils bénéficieront de salaires équivalents à ceux proposés par un grand orchestre, assortis de quelques avantages : pas d'impôts, logement gratuit, frais de scolarité offerts pour trois enfants.

Les musiciens sont attendus à Doha début août. Pour leur premier concert, prévu en octobre, ils devraient donner des oeuvres du compositeur libanais Marcel Khalife, puis Le Boléro de Ravel et Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Toujours et encore la rencontre des cultures.

Cette politique de visibilité internationale et d'indépendance régionale est déjà vieille d'une dizaine d'années. Elle a permis au Qatar de créer à la fois la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira et la plus grande base militaire américaine de la région. Elle commence à recueillir ses premiers succès. Fin mai, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani a su convaincre les leaders politiques du Liban de s'entendre sur la nomination d'un président. En juillet 2007, Nicolas Sarkozy avait reconnu qu'un "geste humanitaire" - sans doute une contribution financière - de l'émir du Qatar avait contribué à la libération des infirmières bulgares détenues dans les geôles libyennes.

Le petit pays se flatte de parler avec tout le monde. Doha est la seule capitale du Golfe à accueillir une représentation commerciale israélienne. Mais, dans cette région où la liberté de parole est toute relative, il n'est pas recommandé d'en parler. Dans l'émirat voisin du Koweït, un tribunal a récemment condamné un journal pour diffamation : Al-Watan avait publié des articles affirmant que le premier ministre, chef de la diplomatie qatarie, entretenait des liens commerciaux et diplomatiques avec Israël.

A l'origine des ambitions qataries, il y aurait une "vision" du couple royal. C'est du moins ce que répètent les mieux disposés de ses sujets. Cheikh Hamad avait annoncé la couleur dès son accession au pouvoir, en 1995, après avoir renversé son propre père : "Dans le passé, nous avons dépensé trop d'argent dans le luxe."

Cheikha Mozah, elle, a immédiatement convaincu son mari de la laisser créer la Fondation du Qatar. Sur décret, l'émir a appointé sa femme à la présidence dès 1995. "Nous pensons que notre peuple mérite ce qu'il y a de mieux, déclarait Cheikha Mozah au magazine américain Time, le 26 mai. Si nous n'utilisons pas toutes les richesses dont nous disposons dans l'intérêt de notre peuple, l'histoire nous jugera."

Cette vision a fait des émules. "Nous croyons au mariage des civilisations, pas au conflit des civilisations", explique Ahmad Rashed Al-Misnad, le président du "village culturel". Ce gigantesque projet - un de plus - devrait prochainement accueillir des artistes du monde entier, une salle de concert, un théâtre... "Hollywood nous fait passer pour des terroristes, mais vous savez que ce n'est pas vrai", ajoute-t-il dans un demi-sourire. Offrir une image plus paisible du monde arabe fait aussi partie des préoccupations qataries.

Projets culturels et immobiliers foisonnent à Doha. Et soulèvent toujours la même question : pour qui ? Plus d'un expatrié se souvient de spectacles donnés devant un maigre public, pas toujours patient. Si l'on en juge par les innombrables tours qui poussent à Doha et alentour, les autorités locales ne se posent pas ces questions. Pour elles, le pays, riche, chaud et sécurisé, n'a pas fini d'attirer des immigrants.

A ce jour, alors que les Qataris ne sont que 250 000, ils sont plus d'un million, essentiellement en provenance du sous-continent indien, des Philippines, et du monde arabe. Un trafic de visas a vu le jour. Des villes nouvelles sont programmées pour en accueillir toujours plus, travailleurs ou riches retraités en quête d'un appartement avec vue sur marina. Des aménagements seront nécessaires : en 2004, l'Agence internationale de l'énergie a classé le Qatar en tête des pays émetteurs de CO2, avec un taux de 49,6 tonnes par habitant.

Le jeune Etat a aussi construit une église catholique, à une dizaine de kilomètres du centre de Doha. Les murs sentent encore la peinture fraîche, la croix n'a pas encore été posée, mais les communautés y viennent déjà, à tour de rôle, écouter une messe dans leur langue maternelle. "C'est un miracle", dit Edwin, un Philippin de 32 ans. Ron, un ouvrier indien, se tient à l'écart du rassemblement, avec des amis. Il est bouddhiste, mais l'endroit ne lui déplaît pas. Il lui est déjà arrivé de prier ici. Et c'est l'un des rares lieux de mélange des communautés étrangères de Doha.

Les Qataris, quand ils occupent un travail, sont à 95 % dans la fonction publique. Ils restent entre eux, comme la majorité des salariés des entreprises étrangères. Les autres immigrés, eux, sont invités à se débrouiller dans une société pas si ouverte au mélange des cultures.

Ron regrette qu'il soit toujours compliqué de se procurer une bouteille d'alcool (un permis est nécessaire). Et plus encore de rencontrer une amie (on compte plus de 2,5 hommes pour une femme). Pendant une dizaine d'années, il a accepté tout ça. Mais la chute du cours du dollar ne fait plus son affaire. C'est une monnaie dévaluée qu'il envoie désormais chez lui. Il rêve d'un retour au pays. Ce sera possible uniquement si son employeur accepte de lui rendre son passeport. La "vision" de la firme Qatar n'est pas arrivée jusqu'à lui.



Eric Collier
Article paru dans l'édition du 19.06.08

Anonyme a dit…

Ci-dessus un éclairage interessant sur le Qatar, jétais pas ure que le texte passe en entier. Bisous les cousins!
Cécile (de Brux)

Anonyme a dit…

Y a du vrai ...

Bisous à la cousineri, oncleri et tatari de Belgique !


Tim
Franci Qatari